La banque durable financera-t-elle la réindustrialisation ?
Nos entreprises nationales peuvent-elles reprendre la main dans ce contexte ? Le bien-être de la société n’est pas incompatible avec un retour sur investissements. Faut-il dès lors réindustrialiser ou bien relocaliser ? Dynamiser notre territoire n’induit pas forcément le rapatriement des activités jadis transférées hors de nos frontières.Les récents événements sanitaires (crise des masques, des respirateurs …) & géopolitiques (restrictions des productions céréalières & énergétiques…) nous invitent à reconsidérer notre stratégie industrielle. Ces ruptures d’approvisionnements remettent à l’ordre du jour la notion de souveraineté.
Les banques sont aux côtés du gouvernement pour implémenter de nouvelles activités.
Quelle transformation sectorielle ?
La ré-industrialisation de notre nation n’engendre pas la stricte fermeture des sites de production en Asie car les multinationales présentent sur ces territoires visent à conserver leur présence sur les marchés locaux.
L’industrie 2.0 requiert des créations de postes d’ouvriers qualifiés aux côtés d’ingénieurs spécialisés dans la robotisation.
Le rapatriement de la part stratégique de la production réduira les délais d’acheminement des marchandises, répondant par la même occasion aux préoccupations écologiques des consommateurs. La relocalisation nationale voire intra-continentale du tissu industriel tiendra compte de la présence de matières premières, & du savoir-faire local.
L’enrichissement de notre tissu industriel
Les banques pourront investir dans une large palette de produits tels que les batteries électriques pour le secteur automobile, les médicaments de première nécessité, les panneaux solaires dans le cadre de la transition énergétique, ou encore de l’hydrogène pour la chimie industrielle.
Le financement de ces initiatives assurera des effets locaux positifs sur l’écosystème des fournisseurs et sera favorable au pouvoir d’achat, sujet de préoccupation réelle en ces temps électoraux. En effet, le pouvoir d’achat s’est imposé comme la deuxième thématique centrale de cette campagne pour 65% des électeurs[1] à l’élection présidentielle 2022 (après la santé, sondage BVA).
Notre balance commerciale se trouvera rehaussée dans un second temps grâce à cette relocalisation de proximité. Les critères d’appréciations de retour sur investissement devraient alors être enrichis comme exposé ci-après.
Les banques, partenaires de l’économie
Le plan d’affaires avec projection de croissance et de chiffres d’affaires devrait être un vecteur complété d’agrégats extra-financiers de nature environnementale, sociale et de gouvernance tels que les critères dits ESG.
A titre d’exemples environnementaux, on peut citer le financement de la réduction des émissions carbone liées à nos activités, la gestion de l’eau, la protection de la biodiversité. Parmi les critères sociaux, on retrouve la rénovation du parc des logements mal isolés. Enfin les critères de gouvernance font la promotion de la non-discrimination. L’ensemble de ces besoins permet un vaste spectre d’interventions pour les agents économiques que nous incarnons.
La finance durable est née. La redynamisation de notre industrie nous permettra d’être une puissance ou producteurs et consommateurs sont à l’équilibre grâce à un nouveau modèle social et environnemental à forte valeur ajoutée.
Les états de l’UE faisant face à la même problématique, l’ère de la coopération accrue gagnerait à se substituer à celle de la compétitivité
Olivia PARIS, consultante CMG Conseil
[1] https://www.rtl.fr/actu/politique/presidentielle-2022-sante-et-pouvoir-d-achat-peseront-plus-que-securite-dans-le-vote-selon-notre-sondage-7900085432