La crise sanitaire COVID-19 et les banques françaises

La crise sanitaire COVID-19 et les banques françaises

Dès le début de la crise sanitaire qui a touché la France, le gouvernement a demandé aux banques françaises de mettre en place deux dispositifs afin de renforcer la trésorerie des entreprises : le Prêt Garanti par l’État (PGE) et la Suspension des échéances de prêt.

Qu’est ce qu’un Prêt Garanti par l’État (PGE) ?

Suite à l’annonce du Président de la République le 16 mars dernier, un dispositif inédit appelé « PGE » a été mis en place afin de préserver l’économie française dans cette période d’urgence nationale. Les entreprises dont la trésorerie est impactée par l’épidémie de coronavirus peuvent demander un Prêt Garanti par l’État. Le but de ce prêt est d’éviter la faillite à ces entreprises.

Ces prêts pourront être octroyés sous certaines conditions et selon des modalités particulières :

  • Sont exclues : les sociétés civiles immobilières et les établissements de crédit ou société de financement. Les entreprises qui font l’objet de l’une des procédures prévues aux titres II, III et IV du livre VI du code de commerce.
  • Délai d’octroi : entre le 16 mars et le 31 décembre 2020 inclus.
  • Durée : aucun remboursement ne sera exigé la 1ère année. A l’issue de la première année, les entreprises pourront amortir leurs prêts sur 1 à 5 ans.
  • Plafond : 25% du chiffre d’Affaires ou 2 années de masse salariale pour les nouvelles entreprises ou les entreprises innovantes.
  • Proportion de la garantie d’état : elle couvre de 70%, 80% ou 90% du montant du prêt en fonction de la taille de l’entreprise.

Qu’est-ce qu’une suspension d’échéances de prêt ?

Ce dispositif permet un report temporaire, à compter du mois de juin 2020, des échéances des remboursements de crédits bancaires et crédits-bails mobiliers et immobiliers, et pouvant aller jusqu’à 6 mois.
Pour les entreprises des secteurs hôtellerie, restauration, tourisme, événementiel, sport, culture et connexes, la durée de ce report peut être de 6 ou 12 mois suivant le choix du client.
Ces échéances reportées devront être payées à la fin du crédit.

Quels impacts pour les banques ?

Les impacts organisationnels :

Les banques françaises ont du s’organiser dans l’urgence afin de mettre en place ces nouveaux dispositifs essentiels pour la survie de nombreuses entreprises, ce qui se traduit par la mise en place de nouveaux processus, de nouveau outils de traitement, et également par la formation de collaborateurs mobilisés temporairement sur ces opérations. Cette nouvelle organisation a contraint les banques à revaloriser les budgets de leur plan de développement afin de répondre au coût financier généré par ces nouveaux dispositifs.

Les impacts financiers :

Au 2ème trimestre 2020 certaines banques font face à de grandes difficultés des suites de l’impact de cette crise sanitaire sur leurs résultats. Notamment la Société Générale qui essuie une perte de près de 1,3 milliard d’euros. BNP Paribas ainsi que le Crédit Agricole SA s’en sortent relativement bien avec un bénéfice en recul mais supérieur à 2 milliards d’euros pour la 1ère et proche du milliard pour la 2ème.

Les impacts humains :

Le caractère urgent de la mise en place des PGE et des suspensions de crédits, et le peu de temps disponible pour mettre en place ces processus de traitement ont engendré pour les collaborateurs en charge de ces sujets un accroissement significatif des heures de travail ainsi qu’une certaine pression exercée par l’obligation de résultats rapides et effectifs. Outre ces deux points, certaines banques ont également du se séparer de certains de leurs collaborateurs afin de pouvoir compenser pour partie les pertes financières qui les concernent actuellement.

N.Saber & A.Billet

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