L’audit virtuel est-il la nouvelle norme ?

L’audit virtuel est-il la nouvelle norme ?

L’émergence de la COVID et les restrictions qui en ont découlé nous ont tous amené à adapter nos façons de travailler. L’audit interne ne fait pas exception, et l’audit à distance s’est imposé en urgence comme le moyen de respecter la distanciation sociale dans ce métier.

L’audit à distance, ou hors site, ou parfois encore appelé « audit virtuel » consiste bien sûr à conduire une mission d’audit interne sans se déplacer sur le lieu d’exercice de l’activité auditée. Mais à part cela, ses objectifs sont les mêmes qu’un audit classique, à savoir apporter une assurance sur le degré de maîtrise des opérations, apporter des conseils pour les améliorer et contribuer à créer de la valeur ajoutée.

Des avantages indéniables

L’avantage de l’audit virtuel le plus évident actuellement est de pouvoir continuer à auditer en temps de distanciation sociale. Mais ses atouts ne se limitent pas à la problématique de la COVID. L’audit à distance simplifie grandement la logistique, notamment pour les entreprises multi-sites et multinationales. C’est une économie pour le fonctionnement de l’entreprise, voire un moyen de réduire son empreinte carbone. Pour les auditeurs, c’est un gain de temps qui leur permet de se concentrer davantage sur les tâches à valeur ajoutée. C’est aussi un moyen de réduire la fatigue liée aux déplacements incessants. C’est enfin un moyen de faire appel à des compétences rares sur certains points d’audit. L’expert de son domaine peut intervenir sur d’avantage de missions s’il opère à distance. Pour toutes ces raisons, la tendance de l’audit virtuel se poursuivra, et bien au-delà de la pandémie.

La digitalisation de l’entreprise comme moteur de l’audit virtuel

Mais développer un audit virtuel n’est possible que si l’entreprise a digitalisé ses processus. L’audit à distance s’appuie sur la donnée et les technologies de communication. Les auditeurs peuvent désormais accéder à des bases de données, aux documents scannés, aux outils de communication tels que Teams, Zoom, WebEx, … Si vous vous demandez « à quel point mon entreprise pourrait basculer vers l’audit à distance ? », répondez d’abord à la question « à quel point mon entreprise est-elle digitalisée ? ».

L’audit sur place n’est pas en voie de disparition

Pour autant, l’audit virtuel peut-il complètement remplacer l’intervention sur place ? Assurément non. D’abord, on se heurte bien sûr aux aspects non-digitalisés d’une organisation. Que l’on le veuille ou non, les dossiers sous format papier n’ont pas disparu de toutes les entreprises et de tous les processus. Ensuite, il y a des aspects que l’auditeur doit constater sur place. La sécurité des biens et personnes en est un exemple, et l’utilisation de photos ou vidéos n’ont, jusqu’ici, pas apporté de réponse satisfaisante à cet aspect de l’audit.

Enfin, le facteur humain constitue peut-être la principale barrière à l’audit à distance. Auditer le travail d’autres personnes, ce n’est pas neutre. Les incompréhensions sont un risque pour chaque mission d’audit, et la distance ne fait qu’exacerber ce risque. Même lorsque la réunion à distance ne souffre d’aucun problème technique (ce qui n’est déjà pas garanti), le langage non-verbal passe mal. Sans webcam, l’expression, la gestuelle, le regard sont absent. Mais même avec webcam, le regard est dirigé vers une caméra ou vers un clavier, on sent que le comportement n’est pas le même. Il y a aussi moins l’occasion de « se confier ». L’auditeur apparaît comme un étranger lointain. L’impact sur la qualité de la mission et l’image de l’audit interne est important. Plus la mission est complexe ou atypique, plus la distance lui fait perdre son efficacité.

L’audit virtuel et sur place, ils se complètent, ils se combinent

Si l’audit à distance monte en puissance, c’est que la digitalisation des processus le permet. Il représente un vrai gain d’efficacité. Ce type d’audit est aussi plus facile si la mission est classique et prête moins à l’incompréhension. Mais il ne remplacera jamais l’audit sur place. En réalité, ces deux approches sont relativement complémentaires. Certaines organisations par exemple, effectuent des audits virtuels pour évaluer le risque « en première approche » sur un ensemble d’entités. Puis elles réservent les audits sur place aux entités présentant un risque élevé pour approfondir les travaux. Combiner des audits à virtuels et sur site est sans doute l’approche la plus pertinente à développer.

Q.Dessalles, consultant CMG Advisory

1024 683 CMG Consulting Group
CMG Consulting Group
Rechercher...