Analyse économique et financière

Analyse économique et financière

CMG Conseil analyse l’actualité économique des 6 derniers mois. La vérité des chiffres, la véracité des faits permettent d’avoir un panorama de l’économie mondiale.

2018 sous le signe de tensions commerciales

Alors que le premier trimestre 2018 annonçait un exercice dicté par un euro renforcé, notamment par la stabilité des indicateurs dans le marché unique, accompagné par le retour en grâce des économies émergentes, c’est sous le signe de la « guerre commerciale » que se livrent les deux économies les plus puissantes que les marchés ont évolué jusqu’au troisième trimestre, sans plus de visibilité à court et moyen terme. Le tout est rythmé par les records en série enregistrés à Wall Street, et par le risque politique toujours présent sur le vieux continent, avec l’Italie et le Brexit en tête.

Le billet vert reprend des couleurs

Dans un environnement de quasi-plein emploi (taux de chômage US à 3,9% durant l’été 2018, au plus bas depuis 17 ans), la fin du mandat de Janet Yellen à la tête de la Réserve Fédérale aura été marquée par le maintien ferme de la voilure en matière de rehaussement de ses taux directeurs. Une dynamique hawkish en ligne avec l’objectif de 0,25pt par trimestre fixé en 2016, lorsque la Fed avait initié sa remontée des taux. L’autorité monétaire a toutefois été bien aidée par les projections de croissance pour le moins optimiste relevant les prévisions en matière de PIB pour 2018 et 2019.

En décembre 2017, lors de sa dernière conférence de presse avant la prise de fonction de Jérôme Powell, la désormais ex -Chairwoman of the Board n’avait cependant pas hésité à exprimer ses craintes naissantes sur le niveau de la dette publique américaine et l’envolée des taux d’intérêts sousjacents. En effet, le programme de réformes entrepris par le gouvernement Trump depuis l’investiture, notamment en matière fiscale, comporterait un risque de déficit budgétaire difficile à estimer, même si les plus pessimistes s’accordent sur un gouffre additionnel qui pourrait avoisiner les 1 000Mds de dollars.

« hawkish » : caracte rise une politique mone taire restrictive, par opposition a « dovish », qui reste accommodante

D’abord fragilisé, le dollar US s’est fortement apprécié au cours du deuxième trimestre 2018, revenant sur sa valeur moyenne à 5 ans, la parité se stabilisant aux alentours de 1,15 dollar durant l’été, bien dopée par les mesures de taxation et de pression tarifaire sur les importations entreprises par la Maison Blanche à l’encontre de la Chine.
Les différentes passes d’armes entre les deux premières économies mondiales favorisent le retour de la volatilité sur les marchés tout en renvoyant les marchés émergents, dont l’Amérique Latine, en performances négatives.

Malgré tout, depuis Francfort, la BCE a de son côté maintenu le cap quant à la normalisation de sa politique monétaire. Jens Weidman, un des successeurs annoncés de Mario Draghi en Octobre prochain, confirme les perspectives de croissance pour 2019 avec un taux d’inflation à 1,9%. La fin du programme de rachat d’actifs (2 600Mds d‘euros) étant acté pour la fin de l’année 2018, les taux directeurs en zone euro devraient être relevés graduellement à partir de 2019.

Accalmie sur les taux de rendement

La remontée des taux outre-Atlantique et l’éloignement de la monnaie unique de la zone de pression des 1,20 dollar ont favorisé l’accalmie entrevue sur les rendements obligataires à l’orée de l’année 2018. En effet, les spreads de taux se sont grandement resserrés depuis 2017, bien catalysés par le maintien des objectifs de la BCE en matière d’inflation, mais qui restent sujets aux risques idiosyncratiques.

La tendance tendait en effet à se confirmer avant la crise de la livre turque, dont l’impact, bien qu’épisodique, aura été une nouvelle source d’inquiétude et de volatilité.
Les emprunts obligataires grecs, quant à eux, poursuivent leur consolidation après l’octroi le 22 juin dernier d’un nouvel accord venant alléger de nouveau la dette hellénique, et laissant entrevoir une sortie de près de 8 ans d’austérité du côté d’Athènes. Une nouvelle vient apaiser les marchés, après les dernières envolées faisant suite aux craintes ravivées quant à l’incapacité du gouvernement Tsípras à respecter son échéancier.

De records en records, Wall Street sur sa lancée

Contre vents et marées, les marchés actions ont poursuivi leur ascension frénétique, notamment à New York, toujours portés par les records en série enregistrés à Wall Street.

À titre d’illustration, l’indice composite S&P500 n’a enregistré aucune performance mensuelle négative sur l’année, établissant un nouveau plus haut à 2930 pts le 20 octobre dernier, affichant une progression de 8,99% sur l’année et de 17,39% sur un an. Gonflé par les géants technologiques (Apple et Amazon en tête) l’indice phare Nasdaq100 affiche une performance de 32,99% sur un an, touchant un nouveau plus haut historique de 8109 pts au 31 août.

Malgré un deuxième trimestre bien compliqué au Japon, le Nikkei 225 n’échappant pas aux tractations portant sur les restrictions appliquées aux importations de l’autre côté du Pacifique, l’indice de la bourse de Tokyo a repris sa marche en avant, retrouvant ses niveaux de début d’année et des plus hauts historiques datant de 1992, à 24 120 pts, porté par des secteurs en surperformance –pharmaceutiques et ferroviaires notamment.

En Europe le constat est plus contrasté, le marché ayant été fragilisé par les multiples inquiétudes nées en partie de l’incertitude politique en Italie suite aux élections législatives et au constat alarmant portant sur la dette publique et la santé des banques italiennes. Les soubresauts de l’économie turque et de la mise en œuvre du Brexit ont achevé de fragiliser les valeurs boursières européennes. Également malmené par les secteurs bancaire et automobile, et par l’éloignement de l’espoir d’un soft landing du Brexit outre-Manche, l’Eurostoxx50 est en repli en cette fin de troisième trimestre 2018, affichant une performance de 5,44% à 3399 pts sur un an, dans un contexte pour le moins anxiogène.

Le baril de WTI pourrait bientôt atteindre les 100$

Depuis le dernier meeting entre pays membres de l’OPEP et non membres tenu le 22 juin dernier à Vienne, et suite aux différentes contraintes rencontrées par l’Iran et le Venezuela, les futurs contrats sur les barils de WTI et Brent caracolent sur des niveaux semblables à ceux de 2014, établissant ainsi un plus haut sur 3 ans, respectivement à 73,25 et 82,72 dollars, bien entourés par les rapport sur la croissance de la demande mondiale émis par l’AIE –Agence Internationale de l’Energie.

Côté métaux, la demande se contracte, encore une fois du fait des échanges entre Washington et Pékin, renvoyant le prix des matières premières à des planchers datant de fin 2017.

Lorenz P.

958 780 CMG Consulting Group
CMG Consulting Group
Rechercher...