Remplacement de l’outil de gestion ALM

Remplacement de l’outil de gestion ALM

Dans le cadre du projet de remplacement de l’outil de gestion ALM par un nouveau progiciel au sein d’une grande banque, CMG Conseil accompagne son client dans les différentes étapes de ce projet.

Dans un premier temps, notre intervention consiste à épauler l’équipe d’analystes des systèmes de gestion et des projets transversaux, responsable de l’exhaustivité et de la complétude des données nécessaires à l’implémentation de l’outil, appelée stream data complétude. Ensuite, nous sommes intervenus dans l’analyse et l’explication des différents gaps auprès de leurs clients, les équipes métiers.

Deux aspects caractérisent cette intervention : la complexité du système d’information de la banque et l’organisation particulière du projet.

Le système d’information

Celui-ci est composé d’un ensemble de systèmes remettants ou systèmes sources (outils front-to-back) qui déversent dans un infocentre à plusieurs couches (ODS, CDS et UDS).

Tout comme les outils de gestion déjà existants au sein de cette banque, le nouveau progiciel est alimenté en données à partir de la couche CDS de l’infocentre.

L’organisation du projet

Dès son lancement, ce projet a été organisé de sorte que tous les corps de métier interviennent simultanément sur les problématiques inhérentes aux différentes étapes du projet selon un planning préétabli de workshops (ateliers de travail).

  • Stream méthodologie : responsable de la définition des produits, leur groupement au sein d’une même ligne de produits, appelée stream product et leur modélisation dans le nouveau progiciel.
  • Stream métier : responsable de la définition du périmètre et du stock des opérations. Ce sont les utilisateurs finaux de l’outil de gestion.
  • Stream data complétude : responsable de la définition des données nécessaires à l’outil ainsi que le mapping entre les données des systèmes sources et les données attendues par le progiciel.
  • Stream data quality : responsable de la fiabilisation et la correction des données attendues par l’outil.
  • Consultants progiciel : présentent l’outil aux différents intervenants et assistent les consultants ETL (Microsoft) dans la compréhension des besoins.
  • Consultants ETL : responsable des développements permettant de transformer les données du système d’information de la banque en données exploitables par le progiciel selon le mapping défini par le stream data complétude.

Le déroulement du projet

Les premiers ateliers réunissaient principalement les équipes métiers, qui sont les utilisateurs finaux du progiciel, et les équipes méthodologie, garantes de la bonne représentation des produits. Le but était de recenser les différents produits au bilan de la banque et de définir la représentation cible souhaitée par les utilisateurs pour chacun des produits sous forme de « fiches produits ». Selon la nature de ces produits, ils étaient regroupés dans des ensembles qui subissaient le même traitement en termes d’intégration dans le progiciel. Ainsi, on r e t r o u v e par exemple, l’ensemble des marketable debt securities qui regroupe les émissions EMTN et BMTN ainsi que les certificats de dépôts négociables. La phase suivante consistait à faire l’inventaire des données nécessaires au progiciel et déjà présentes dans l’infocentre, celles qu’il aurait fallu descendre depuis les systèmes remettants, et enfin celles qu’il fallait définir par défaut ou via des règles de gestion. En effet, la représentation de chaque produit dans le nouveau progiciel nécessite un certain nombre de données, allant des caractéristiques des opérations aux market data.  Le stream data complétude, avec la collaboration des consultants du progiciel, est en charge de la définition de chacune de ces données dans un référentiel global, le « dictionnaire des données ». Les données absentes dans l’infocentre donnaient lieu à des expressions de besoins auprès des équipes IT. Ces données sont ensuite recettées et formatées selon les besoins du progiciel : définition avec le métier des jeux de tests, cas de tests, scénarios de tests, rédaction du cahier de recette, etc. En plus de l’accompagnement fonctionnel, l’intervention couvrait aussi les besoins d’organisation, de coordination et de suivi des chantiers du stream data : définition du planning du projet, validation des chiffrages IT, suivi du budget, définition des groupes de travail, de la feuille de route, rédaction des supports et des minutes des réunions, etc. Après l’implémentation du progiciel, CMG Conseil a continué sa participation dans la gestion de l’interface avec les équipes IT, les équipes externes du progiciel et les autres fonctions de la banque : risk management, back office, front office, etc. Mais surtout pour accompagner son client sur les problématiques purement « métiers », notamment l’analyse des différents écarts. Cette deuxième phase du projet consistait à adapter les analyses natives du progiciel aux besoins des équipes métiers relatifs aux spécificités du bilan de la banque. Ces évolutions concernaient principalement l’analyse des gaps de taux, gaps d’indexs et gaps de liquidités.

Exemples d’écarts :

Le gap de taux est la différence entre les passifs et les actifs des opérations à taux connu au moment du calcul. Il permet de connaître l’exposition au risque d’évolution des différents indexes des opérations. Il s’agit des opérations :

  • À taux fixes
  • À taux révisables jusqu’à la date de la prochaine révision.
  • Capées ou floorées sur la période pendant laquelle le seuil (strike) de cap ou de floor est franchi.

Le gap de taux est sensible au risque de taux qui peut prendre différentes formes :

  • Les revenus de la banque dépendent de la pente et de la forme de la courbe de taux. Ce risque se concrétise lorsque des fluctuations non anticipées se produisent et génèrent un différentiel entre la partie longue et la partie courte de la courbe des taux. On parle alors de risque de déformation de la courbe de taux.
  • Le risque de repricing se traduit par les décalages des maturités pour les produits à taux fixe et les décalages des révisions pour les produits à taux variable. Il est à mesurer sur l’ensemble des produits du bilan et du hors-bilan.
  • Le risque de base, quant à lui, correspond à la décorrélation dans la fixation des taux payés ou reçus sur les instruments à taux variable. Les évolutions des indexs peuvent avoir un impact significatif sur les flux d’intérêts et de capitaux et générer des décalages entre actifs, passifs et produits du hors-bilan qui présentent des maturités ou des fréquences de révision similaires.
  • Enfin, le risque d’optionalité est lié à l’activation des options explicites (caps, floors, …) ou implicites comme le remboursement anticipé, la modification des écoulements des dépôts de certains produits à l’actif et au passif… Auparavant, les banques procédaient à des analyses sur les gaps court-terme et les gaps long-terme. Suite à la crise, les spreads de base entre les indices court-terme se sont élargis conduisant à la nécessité d’appréhender les gaps de taux par ténor (EONIA, EUR3M,…). Mais pour cela, il a fallu au préalable être en mesure de classer les actifs et passifs par ténor de taux.

Ainsi, sur un horizon donné, le gap de fixing permet de mesurer l’encours (net entre l’actif et le passif) indexé sur un ténor refixant sur la période étudiée (pas quotidien en général) jusqu’à la prochaine période de paiement des coupons (date de reset). Le gap de liquidité est l’indicateur qui permet de mesurer la capacité de la banque à honorer ses engagements en tenant compte de ses rentrées d’argent (emprunts, comptes à vue, actifs liquides, fonds propres, etc.) et de ses sorties d’argent (retraits sur dépôts à vue, nouveaux prêts, remboursements anticipés d’emprunts, etc.).

L’achèvement de ce projet a été une grande réussite aussi bien pour la banque que pour l’ensemble des intervenants. Le temps d’adaptation des utilisateurs finaux fut bref grâce à l’interface intuitive du progiciel et l’accompagnement des consultants de l’éditeur. D’un point de vue fonctionnel, l’utilité de l’outil a été réaffirmée par les différents corps de métier.  De plus, participer à un projet d’une telle envergure (deux ans de travaux) depuis les premiers chantiers jusqu’à la fin de l’assistance post-production ne peut qu’être formateur en matière de gestion de projet.

Omar C.

Pôle Gestion de Projets Risques

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