Transformation : La finance alternative pour les entreprises ou comment se financer autrement.

Transformation : La finance alternative pour les entreprises ou comment se financer autrement.

Alors que la première plateforme de crédit participatif britannique « Funding Circle » fait son entrée en bourse après le succès de sa levée de fonds, les filières françaises du même secteur pourraient bien suivre le même parcours, pourquoi cet engouement, comment sont choisis les projets, quels sont les avantages pour quelles garanties et quels risques ?

Les plateformes de financement participatif rencontrent une notoriété croissante en France notamment auprès des dirigeants d’entreprises.
D’après le rapport publié par “Financement Participatif France “FPF”au 1er semestre 2018, les fonds collectés représentent 208,6 Millions€, contre 153,5 Millions€ en 2017 à la même période, soit une évolution de + 36%.
Dans les 3 typologies don, prêt et investissement, le financement participatif sous forme de prêt connait une croissance de + 76% en 2018 en rapport à 2017.
Les porteurs de projets qui représentent + de 70% en pondération du volume collecté sont des TPE/PME/ETI.
Ces plateformes font le lien entre les besoins de financement des sociétés économiques et le souhait d’investisseurs (prêteurs particuliers et/ou institutions) désireux d’apporter leurs fonds dans un circuit économique diffèrent.

La réponse à un besoin

Pour financer leur développement, leur stock ou encore un fonds de commerce, qu’ils soient boulangers, spécialistes de l’immobilier ou encore professionnels de la santé, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers des solutions alternatives aux banques traditionnelles.
En seulement quelques étapes 100% en ligne et sans avoir la nécessité de constituer une garantie financière, le modèle du crédit participatif correspond parfaitement au besoin.
Les projets sélectionnés et mis en ligne par ces plateformes sont très régulièrement financés en seulement quelques minutes répondant ainsi à une exigence : « avoir une réponse rapide”.
Des outils à la pointe du digital dans le traitement de données et de scoring plus des équipes expertes, voilà la recette des plateformes comme Lendix et de Crédit.fr, deux des plus importants acteurs de ce secteur en France au regard des montants et des volumes de projets financés.

Comment sont choisis les projets ?

Selon une de ces plateformes, la première phase d’éligibilité est complétement automatisée, elle permet d’avoir le premier filtre.
L’intervention des équipes expertes qui consiste à l’analyse financière à l’aide d’outils performants, vont étudier le projet, faire une étude de l’entreprise et du/des dirigeant(s), mettre en place les procédures d’interrogation Banque de France et procédures anti-fraude et enfin, déterminer la catégorie dans laquelle l’entreprise va se placer.
Au final seulement 5 % des demandes de financement sont acceptés.
Cette pratique rassurante crée la confiance des prêteurs/investisseurs susceptibles de replacer à nouveau leur retour sur investissement dans de nouveaux projets de la plateforme.

Et côté investisseurs ?

Pour des particuliers, participer à ce type de financement, est un moyen de donner un sens à son épargne. En effet, s’impliquer dans un projet local et aider au développement d’une entreprise ou d’une association ressortent comme les principales raisons de ce choix, viennent ensuite les intérêts financiers : diversifier ses placements et trouver un rendement intéressant.
Des rendements qui peuvent atteindre 8 à 10%, ils résultent du taux d’intérêt appliqué au prêt octroyé par la plateforme et déterminé en fonction d’un classement des entreprises par catégorie. Évidemment, les pourcentages les plus importants se trouvent dans les projets les plus risqués.
Ce rendement est pour les prêteurs particuliers soumis à la même fiscalité que les autres produits d’épargne et le taux reversé est imputé des cotisations sociales et des prélèvement fiscaux.
Pourtant, le développement et croissance de ces fintech est conditionné par leur capacité à trouver des fonds importants dans des délais très courts, c’est à ce moment que des investisseurs institutionnels interviennent, par exemple par le biais de la levée de fonds mais également par le co-financement de certains projets avec des banques, dans cette dernière situation banques et plateformes deviennent partenaires.
Pour les institutions en plus du rendement, c’est un moyen de rester visible dans le financement innovant de l’économie touchant des secteurs exponentiellement diversifiés.

L’encadrement des risques

Du coté des autorités, un système plus encadré a été mis en place notamment par la création de labels dédiés à la qualité de service et l’enregistrement de ces plateformes à l’ORIAS, organisme qui leur impose certaines conditions statutaires et organisationnelles dans le but de protéger le consommateur tout en favorisant le développement du modèle.
La défaillance des emprunteurs est un des risques majeurs, en ce sens ces plateformes ont fait de leur retour d’expérience un moyen de le mitiger, avec d’une part, une sélection plus rigoureuse des projets présentés et d’autre part, l’adaptation des processus d’analyse et de recouvrement.
Dans tous les cas, les différents acteurs s’accordent à admettre que le risque 0 n’existe pas.

Dalia P.

958 780 CMG Consulting Group
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