Depuis le 17 mars 2020, date du premier confinement en France, l’existence des Français a été bouleversée, laissant place à de nouvelles habitudes dans leur quotidien. On observe notamment des modifications dans la manière de consommer, d’interagir avec les siens, de travailler et également de se soigner.
Au cours de ces derniers mois, la crise sanitaire et les confinements ont amplifié le recours aux services digitaux qui ont permis la continuité des activités du quotidien.
Des usages accélérés
E-commerce :
Il y aura un avant et un après crise de la COVID-19, dans les habitudes de consommation des Français. Les achats alimentaires, mais aussi non-alimentaires en ligne et le développement du click-and-collect ont été renforcés pendant la crise. La fréquence des grandes plateformes en lignes mais aussi des sites des petits commerçants connait une réelle une augmentation.
Loisirs et relations sociales :
Comparé à 2019, où les internautes étaient devenus méfiants, 2020 connait un essor des plateformes et un usage accru des messageries instantanées.
Les confinements et couvre-feu empêchant les français de voir leurs proches mais également de s’occuper comme d’ordinaire, il a fallu se réinventer afin de garder ce lien et trouver comment combler le temps.
Télétravail :
Alors que la pratique peinait à s’imposer en France, le recours au télétravail a été fortement recommandé par le gouvernement afin de ralentir au maximum la propagation du virus, et cette mise en place s’est globalement bien passée.
Les entreprises ont joué le jeu, en mettant à disposition de leurs salariés le matériel nécessaire ainsi que des solutions de sécurités.
Les télétravailleurs se disent peu inquiets face aux risques liés au télétravail comme notamment :
- Les cyber-attaques
- La surveillance de leur activité
- Les risques liés à la sécurité des données
Télémédecine :
Cet usage doit encore faire ces preuves auprès des français même si ce dernier connait une augmentation en comparaison à l’avant crise. Perçu de manière positive, le développement de la téléconsultation médicale laisse persister certaines craintes :
- La crainte d’un moins bon ou d’un mauvais diagnostic
- L’absence de contact direct
- La crainte que ce ne soit pas de vrais médecins
- La crainte liée à la sécurité des données de santé
Les Français qui ont davantage utilisé les services numériques durant la crise projettent de conserver leurs pratiques.
Une confiance renforcée
L’accélération des usages pendant la crise a renforcé la confiance dans le numérique, malgré une perception exacerbée des risques de fraudes.
Même si la confiance globale envers le numérique atteint un bien meilleur niveau d’année en année, elle reste toujours minoritaire, car la moitié des Français n’ont pour l’heure pas totalement confiance en internet.
C’est pour cela que, 80% des Français mettent en place au moins une pratique d’évitement / de protection :
- Effacer les cookies
- Effacer la cache du navigateur
- Installer un bloqueur de publicité
- Créer des adresses mails spécifiques
- Fournir volontairement des données erronées
L’utilisation d’une identité numérique certifiée pourrait renforcer la confiance des Français.
Des personnes délaissées
L’épidémie de COVID-19 n’a pas incité les peu ou non-connectés à recourir davantage aux services numériques, en raison d’un manque de confiance ou d’intérêt en internet. Ces personnes sont le plus souvent, des femmes inactive, de 65 ans et plus, vivant en zone rurale. Beaucoup de démarches se faisant dorénavant via ce canal, ces dernières se sentent limitées et exclues, du fait de leur faible usage d’internet.
Cette pandémie a aussi mis en exergue les inégalités sociales liées au numérique dans le milieu scolaire. Faute d’un débit suffisant ou d’un pouvoir d’achat nécessaire pour s’équiper, des milliers d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire n’ont pas eu la possibilité de suivre décemment leurs cours depuis chez eux.
Afin de pouvoir lutter contre cette fracture numérique, différents leviers permettraient, d’y faire face :
- Une meilleure prise en charge des risques
- Des équipements adaptés
- Des formations
- Des aides financières
- Des dons de matériel
Même si les Français estiment que les technologies ont été un élément indispensable des confinements, et qu’ils projettent de conserver ces nouvelles habitudes adoptées, ils n’en restent pas moins les Européens les moins convaincus que la technologie et les innovations aideront l’humanité à se relever de la crise sanitaire et économique.
A.Billet, consultante CMG Conseil
