Les impacts environnementaux du numérique

Les impacts environnementaux du numérique

Pôle Risque et Modélisation 

Le numérique a de nombreux avantages d’un point de vue écologique. On pense notamment à la limitation des déplacement grâce au télétravail ou à l’utilisation généralisée des boîtes mail. L’usage du papier a également beaucoup diminué grâce aux envois de documents dématérialisés ou à la démocratisation de la signature électronique.

Il convient tout de même de mesurer cette utilisation afin que tous ses avantages ne finissent pas par devenir des inconvénients.

Le numérique dans notre quotidien (usages et chiffres)

Nous utilisons, dans notre quotidien, un certain nombre d’équipements numériques afin de communiquer, commercer, nous divertir etc. comme les ordinateurs, les smartphones, mais aussi les télévisions, les imprimantes, les objets connectés ou encore les consoles de jeux vidéo. Nous dénombrons environ 34 milliards de ces équipements dans le monde, pour 4,9 milliards d’utilisateurs (soit 7 équipements par utilisateur). Par exemple, il y aurait, actuellement 3,4 milliards de smartphones, 3,8 milliards de téléphones mais également 19 milliards d’objets connectés (montres, enceintes, éclairage…).

La plupart de nos utilisations de ces équipements nécessitent des infrastructures réseau et des datas centers afin de communiquer entre eux via Internet notamment. Ces réseaux représentent environ 1,1 milliards de box Internet, 40 millions d’antennes-relais cellulaires ou encore 67 millions de serveurs hébergés, dans le monde.

Les impacts sur l’environnement

Bien évidemment, tous ces équipements et réseaux nécessitent de l’électricité pour fonctionner. L’usage des équipements compte pour 30% de l’énergie consommée par le numérique, celui des réseaux et data centers pour 35%. Cette électricité venant pour 80% d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz), les émissions de gaz à effet de serre sont importantes pour cet usage.

La fabrication des équipements numériques compte, quant à elle, pour 30% de l’énergie consommée par le numérique. De plus, bon nombre d’équipements sont composés principalement de métaux comme l’aluminium, le cuivre, l’argent, le platine ou encore le cobalt. Ces métaux nécessitent énormément d’énergie, de produits chimiques et d’eau afin d’être extraits et raffinés, ce qui cause une importante pollution locale des sols, de l’eau et de l’air, à l’endroit de ces procédés industriels.

Enfin, le recyclage des équipements numériques n’est que très partiel. En effet, seulement 17% des déchets électroniques sont collectés en vue d’un recyclage, le reste étant incinéré ou enfoui causant également la pollution des sols, de l’eau et de l’air. En outre, seuls quelques pourcents des déchets collectés peuvent être recyclés, les autres matériaux, ne se recyclant pas, sont alors aussi incinérés ou enfouis.

Les actions pour freiner ces impacts

Afin de freiner ces impacts du numérique sur l’environnement, il convient de limiter la fabrication des équipements numériques, afin de baisser la quantité de métaux extraits et raffinés et le nombre de déchets électroniques produits.

Pour cela, il y a plusieurs solutions :

  • Utiliser des équipements numériques reconditionnés, mais aussi donner ou revendre les équipements inutilisés.
  • Allonger la durée de vie des équipements : En étirant la durée de garantie légale, en limitant l’obsolescence logicielle ou plus simplement en réparant notre matériel plutôt que de le changer s’il ne fonctionne plus.

Une autre option afin de freiner l’impact du nombre d’équipements et d’infrastructures serait d’en optimiser la conception, comme par exemple en :

  • Éco-concevant les équipements numériques afin que ceux-ci soient, d’une part, plus robustes et plus facilement réparables, et soient, d’autre part, construits avec des matériaux plus simplement recyclables pour limiter les déchets incinérés ou enfouis.
  • Mutualisant les infrastructures : Avoir une seule box Internet par copropriété plutôt qu’une par appartement, n’avoir qu’un seul réseau télécom au lieu de 4…

Finalement, il conviendrait de revoir nos usages du numérique afin de limiter l’usage et donc la fabrication des équipements. Cela passerait, entre autres, par :

  • Le renouvellement de nos équipements que lorsque cela est nécessaire et non parce que l’ancien est passé de mode.
  • Le questionnement sur les nouvelles technologies : Notamment, le passage de la 4G à la 5G est-elle réellement nécessaire par rapport à son impact environnemental ?
  • La réduction de notre consommation du numérique : Privilégier l’accès Internet par câble ou par wifi plutôt que par 3G/4G/5G ou encore réduire la quantité de données stockées dans le cloud et favoriser le stockage local.

Pour conclure, il faut d’abord sensibiliser autour de nous, que ce soit dans notre entourage personnel ou professionnel, aux impacts du numérique sur l’environnement et que celui-ci n’est pas simplement positif même s’il est pratique dans nos usages quotidiens.

Antonin HERBELET

Sources : La Fresque du Numérique, GreenIT.fr, OpenCelliD, ITU.int

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